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Victor-L. Tapié, "Baroque et classicisme", (1957)

samedi 8 novembre 2014, par Guillaume Gros

Collection "Civilisations d’hier et d’aujourd’hui" dirigée par Philippe Ariès chez Plon [1953-1961]

Victor Lucien TAPIE, Baroque et classicisme, Plon, 1957, 383 pages avec illustrations. [(Prix Catenacci, décerné par l’Académie des Sciences morales et politiques, 1957), (Prix Charles Blanc, de l’Académie française, 1958)]

Présentation de l’éditeur

« Victor-Lucien Tapié montre comment on tend à exagérer l’opposition du baroque et du classicisme ; l’un et l’autre sont deux aspects d’une même civilisation, parfois peu distincts à l’origine, comme le montrent les rapports entre le Bernin et Colbert à propos de la façade du Louvre.
La forme baroque s’apparente plutôt aux sociétés de caractère rural, seigneurial, et de religion sentimentale et émotive ; c’est pourquoi elle s’étend aux pays de la Réforme catholique, mais aussi à la Russie et à l’Amérique du Sud.
Victor-Lucien Tapié, professeur d’histoire du XVIIe siècle à la Sorbonne, a consacré des ouvrages importants à la France du XVIIe siècle, aux pays slaves (tchèques) et à l’Amérique du Sud. »

Plan du livre

 Préface

 Introduction

 Livre I

1. Naissance du baroque

2. Roma triumphans

3. Le Bernin et Borromini

 Livre II

1. Accueil du baroque

2. La France entre le baroque et le classicisme

3. Le voyage du Bernin à Paris

4. Classicisme et baroque français

 Livre III

1. Baroque d’Europe centrale (Bohême) et de Russie

2. Baroque colonial

 Conclusion

Préface [extraits]

« C’est un aspect de la civilisation moderne que voudrait éclairer ce petit livre où l’on ne s’attend pas à trouver une histoire complète du baroque et du classicisme, avec l’analyse exhaustive de leurs œuvres et de leurs monuments.
Entre le génie classique de la France et les audaces du baroque, une apparente incompatibilité de nature a longtemps entretenu les malentendus ou justifié les ignorances. Il n’est pas étonnant que les Français qui se sont intéressés au baroque l’aient, à peu près tous, découvert dans un pays étranger : en Italie ou en Allemagne, en Autriche ou en Tchécoslovaquie, en Pologne ou en Amérique latine ? Mais, depuis quelques années, la France à son tour accorde au baroque un regain de faveur, à la fois grâce à des études solides et par l’attrait d’une mode. Il arrive même qu’un baroque très élargi revendique sa place dans les époques les plus diverses.
En s’en tenant au baroque du XVIe et du XVIIe siècle, le principal problème est de connaître les raisons qui ont alors permis à certaines sociétés de l’accueillir ou de le refuser.
Cet essai trouve son point de départ dans les origines italiennes du baroque. Sa route passe par la France où, lors de l’affrontement entre le baroque et le classicisme, le séjour du Bernin marque une étape symbolique, et elle se poursuit vers d’autres pays. »

[...]

« Autre chose encore : on ne se propose point ici une apologie du baroque, ni un plaidoyer qui convertirait chaque lecteur à ses séductions. Toute tentative pour surmonter la diversité des opinions et des goûts ne parvient qu’à les appauvrir en les desséchant. Mais les préférences auxquelles leurs tempéraments et la nature de leur esprit inclinent les hommes cessent d’être légitimes quand elles s’érigent en principes généraux et jettent l’anathème sur les préférences contraires et opposées.
Le baroque a été certainement la victime de semblables intransigeances. Ce n’est donc pas à sa réhabilitation que l’on tend ici, mais en s’attachant aux conditions qui, dans l’histoire de certains pays, détermineront son épanouissement, on espère le rendre plus intelligible. »