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R. Girardet, "La société militaire dans la France contemporaine"
vendredi 24 octobre 2014, par
Collection "Civilisations d’hier et d’aujourd’hui" dirigée par Philippe Ariès chez Plon [1953-1961]
Raoul Girardet, La société militaire dans la France contemporaine (1815-1939), 1953 [Prix Raymond Poincaré, Prix Paul-Michel Perret, de l’Académie des sciences morales et politiques]. [1]
Présentation de l’éditeur
"Étude d’une société : le monde des officiers au 19e siècle, son recrutement, ses mœurs. Histoire d’une idée : l’opinion qu’on avait de l’armée, et ses variations. Autour de 1860-1870, l’idée militaire passe de gauche à droite, et le recrutement des officiers devient plus aristocratique et bourgeois que celui de l’armée de métier au temps des monarchies censitaires.
R. Girardet est actuellement professeur à l’Institut d’Études politiques de l’Université de Paris."
Table des matières
– Avant propos
– PREMIÈRE PARTIE : LA VIEILLE ARMÉE
1. Du soldat de la liberté au soldat de l’ordre
2. La société militaire
3. L’esprit militaire
4. L’armée dans la cité
– DEUXIÈME PARTIE : L’ARMÉE NATIONALE
5. L’arche sainte
6. Le grand débat
7. Crises de conscience
8. Rôle social et rôle colonial
Épilogue
Extraits de l’avant-propos
[...]
« Ainsi cette étude s’ordonne-t-elle selon une triple perspective. C’est d’abord la place occupée par l’armée dans le cœur et dans l’esprit des Français que nous avons voulu délimiter : de la chute de la domination napoléonienne à la veille de la seconde guerre mondiale, nous nous sommes efforcés de suivre les variations, à travers l’opinion, de “l’idée militaire”, comme l’on disait sous la Restauration, de dresser en d’autres termes le bilan de l’antimilitarisme et celui de la mystique militaire. C’est ensuite le recrutement même de la société militaire que nous avons eu le dessein d’analyser, ses sources que nous nous sommes proposé de rechercher. C’est enfin dans sa vie quotidienne que nous avons cherché à étudier le milieu militaire, dans ses habitudes, dans ses traditions, dans sa psychologie familière, dans son code particulier de l’honneur et du devoir. A travers les pamphlets, les mémoires, les règlements et les textes législatifs, c’est bien en effet une certaine réalité humaine que nous avons espéré rejoindre et tenté de fixer à la fois dans sa singularité et dans sa complexité.
L’histoire “science des sociétés humaines” définit Fustel, l’histoire “science du divers” précise Marc Bloch— Dans la mesure même où, à travers les générations disparues, ce sont des hommes et non des abstractions que nous nous sommes efforcés de retrouver, nous avons pu mesurer combien restent vaines toute doctrine systématique, toute spécialisation trop étroite où l’on tenterait d’enfermer l’étude du passé. Si importants que nous soient apparus, au cours de cette histoire, les bouleversements politiques, les changements institutionnels ou le jeu des mécanismes économiques, nous n’avons pas cru que toute la vie d’un groupe social soit susceptible de se réduire à l’un ou l’autre de ces éléments. L’influence des mouvements d’opinion et des réflexes sentimentaux nous a même, parfois, semblé décisive et c’est bien souvent que se trouvent évoquées, dans ces pages, les passions, les préjugés, les modes, les rêves et les chimères de nos aînés. » (p. 2-3)
[...]
Extrait d’un compte rendu
[1] Rééd. sous le titre La société militaire de 1815 à nos jours, Perrin, 1998.