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H. Leridon, "Les théories de la fécondité", Ined, 2014

dimanche 4 janvier 2015, par Guillaume Gros

Sous la direction d’Henri Leridon, les éditions de l’Ined publient Les théories de la fécondité qui reprend un texte inédit de Philippe ArièsDeux motivations successives du déclin de la fécondité en occident”, à l’origine d’une intervention lors d’un séminaire à Bad Homburg, en 1980, [p. 197-203].

Henri Leridon, sous la dir., Les théories de la fécondité, Éditions de l’Ined, coll. "Les manuels", série des "Textes fondamentaux", 2014, 512 pages.

Présentation de l’éditeur

Toute réflexion sur le devenir d’une société humaine passe par une analyse de ses capacités à se reproduire et à assurer le maintien ou la croissance de sa population. Ces questions ont longtemps été le propre des philosophes ou relevaient de la morale, de la religion ou de la politique. À partir du XIXe siècle, on voit apparaître une théorisation de la fécondité, notamment à travers Malthus et son Essai sur le principe de population. La transition démographique des pays européens et les transformations sociales et économiques qui l’accompagnent, induisent de nouveaux comportements démographiques qui appellent de nouvelles formulations théoriques.

Le développement des données statistiques a permis de rationaliser l’analyse de ces comportements et de les mesurer à travers différents indicateurs, pour tenter d’expliquer la baisse de la fécondité, tant au niveau individuel que général. Mais les indicateurs ne suffisent pas : il faut les resituer dans leur contexte. Historiens, anthropologues, sociologues, économistes ont, par leurs différents apports, amélioré l’édifice théorique en cherchant à expliquer les comportements familiaux : structures sociales et culturelles, choix économiques, évolutions historiques et adaptations des populations ont influencé les décisions en matière de fécondité. Autant d’aspects théoriques qui sont ici mis en lumière à travers une sélection de textes dont les analyses ont été déterminantes pour l’évolution et la connaissance de la discipline.

 Consulter le plan du livre sur le site de l’INED.

Extraits de la préface d’H. Leridon sur P. Ariès

 Partie IV, "Approches thématiques", 1. "Les apports de l’histoire"

« Nous avons privilégié ici la contribution d’un historien « 
non académique », Philippe Ariès, dont les travaux ont fait fortement progresser l’histoire des mentalités. La courte communication reproduite ici (Ariès,1982) résume les idées de l’auteur sur l’évolution de la fécondité en Europe de l’Ouest (chapitre 9). Le régime démographique traditionnel était marqué par une stricte surveillance de la sexualité des jeunes et l’interdiction des naissances hors mariage. La sexualité prémaritale n’était pas prohibée, mais elle devait être "sans risque", ce qui a favorisé le développement de pratiques érotiques adaptées. Quand les couples ont commencé à programmer leur vie et leur descendance, la famille s’est introvertie et organisée autour de l’enfant et de
son avenir : ce qui poussait à en limiter le nombre (on en revient à Dumont). Le moyen d’assurer la maîtrise de la reproduction serait alors venu, selon Ariès, de l’expérience acquise dans la jeunesse, surtout avec le coïtus interruptus. L’article se poursuit par une interprétation du baby-boom, au cours duquel a été consacré « l’enfant-roi » avant qu’il ne soit déchu de son trône... »

[...]

Consulter l’intégralité de l’introduction d’Henri Leridon.


Voir en ligne : Philippe Ariès et l’Ined