Au milieu des années cinquante, une équipe de l’hebdomadaire Aspects de la France quitte celui-ci sous la direction du philosophe Pierre Boutang. Avec Michel Vivier, elle lance la Nation française, journal d’inspiration maurrassienne qui a pour ambition de rénover le doctrine du fondateur de l’Action française, Charles Maurras.
Si le nouvel hebdomadaire monarchiste, très proche du Comte de Paris, rassemble des anciens de l’Action française, il fonctionne très vite comme un carrefour des droites : de la droite littéraire (Nimier, Blondin, Laudenbach) à la droite corporatiste en passant par les traditionalistes.
Entre son métier de directeur d’un centre de documentation et la direction d’une collection d’histoire chez Plon, Philippe Ariès participe à l’aventure de la Nation française où il retrouve les amis des années trente, Raoul Girardet, François Léger, Philippe Brissaud. Ses articles ont été rassemblés dans Le Présent quotidien.
Journaliste du jeudi
La guerre d’Algérie ne tarde pas à devenir omniprésente dans les pages du journal qui défend la présence de la France en Algérie. L’équipe de La Nation française, très antiparlementaire, soutient le retour de De Gaulle au pouvoir en 1958 convaincu que lui seul peut restaurer l’autorité de l’État. A partir de 1960, une scission intervient au sein de l’équipe rédactionnelle sur la vision de De Gaulle en Algérie.
Philippe Ariès reste à la Nation française qui poursuit, par fidélité au comte de Paris, son soutien à De Gaulle. Une partie de ses amis dont les plus proches comme François Léger ou Raoul Girardet continuent leur combat pour l’Algérie française au sein d’un nouveau journal Esprit public qui devient très antigaulliste.