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Historiographie
– Comme le rappelle l’historien Philippe Poirrier, dans son essai sur Les enjeux de l’histoire culturelle, « l’historiographie, au sens d’histoire de l’histoire, a longtemps été le parent pauvre de l’école historique française ».
– Peinant à se détacher d’une historiographie de combat et/ou hagiographique, l’histoire de l’histoire gagne en maturité à partir des années soixante dix sous l’impulsion de Paul Veyne, Comment on écrit l’histoire ? (1971) ou de Michel de Certeau, L’Écriture de l’histoire (1975). Les travaux de Charles-Olivier Carbonnell, d’Olivier Dumoulin, de Bertrand Müller, de Pierre Nora, de Gérard Noiriel donnent ses lettres de noblesse à un genre qui s’impose, en 1987, dans le cadre d’une direction d’études "historiographie" à l’Ehess, confiée à François Hartog.
– Cependant, en 1954, la même année où Henri-Irénée Marrou publiait De la connaissance historique (Seuil), Philippe Ariès livrait, aux éditions du Rocher, Le Temps de l’histoire, dont la majorité des chapitres a été rédigée entre 1946 et 1951. Il y proclamait la nécessité et l’urgence d’une réflexion sur l’histoire de l’histoire à partir de l’analyse de son expérience personnelle. Une démarche que l’on retrouve dans les articles inédits rassemblés par G. Gros dans Pages retrouvées (Le Cerf, 2020).
– Une démarche pionnière que met en avant Roger Chartier, dans la préface à la réédition du Temps de l’histoire, au Seuil, en 1986, après la mort de Philippe Ariès : "(...) Le Temps de l’histoire est sans doute le premier livre écrit par un historien n’appartenant pas à l’"école" où se manifeste une compréhension aussi aiguë de la rupture représentée par les Annales, l’œuvre de Bloch et celle de Febvre (...)".
– L’objectif de cette rubrique est de rappeler l’apport de Philippe Ariès autour de la question de l’historiographie tout en faisant état de contributions nouvelles sur ce thème.
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C. Bouton, L’accélération de l’histoire
16 juin 2022, par Guillaume Gros
Christophe Bouton, L’accélération de l’histoire. Des Lumières à l’Anthropocène, Seuil, coll. "L’ordre philosophique", 2022, 382 p.
Ariès et Halévy popularisent l’accélération de l’histoire Si l’idée d’une accélération de l’histoire apparaît au moment des Lumières, puis dans sa dimension politique avec des évènements comme la révolution française et avec le progrès des sciences et des technologies à l’âge industriel et plus récemment avec l’ère numérique, c’est Daniel Halévy qui en (...)
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L’Histoire à venir
11 mai 2019, par Guillaume Gros
Patrick Boucheron, François Hartog, L’Histoire à venir, Anacharsis, 2018, 77 p. Face à l’injonction des mémoires, à l’instrumentalisation du passé et à l’obsession du présentisme, l’historien est toujours plus sollicité, sommé de donner un avis sur tout y compris dans l’instant. D’où la nécessité, pour la communauté des historiens, de réfléchir au statut de leur discipline et aux rapports qu’elle entretient avec la société dans un contexte où la circulation de l’information s’accélère et (...)
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Jacques Revel
29 octobre 2018, par Guillaume Gros
Jacques Revel, Un moment, des histoires, éditions de l’EHESS, 2018, 160 p.
Jacques Revel, une figure des Annales Directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) dont il a été aussi le président entre 1995 et 2004, Jacques Revel est intimement lié sur le plan institutionnel à l’aventure de la revue des Annales depuis 1975. Il incarne ainsi une figure importante de cette « nouvelle histoire » sur laquelle il a d’ailleurs co-rédigé, en 1978, avec Jacques Le Goff (...)
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Daniel Halévy, "Les vicissitudes de l’histoire"
21 janvier 2018, par Guillaume Gros
Daniel Halévy, "Les vicissitudes de l’histoire", J’ai Lu, mai 1954, p. 3-7. Au moment de la publication du Temps de l’histoire, en 1954, Philippe Ariès n’est pas un universitaire, ne dépendant d’aucun centre de recherche. Aussi, son livre passe-t-il relativement inaperçu de la communauté universitaire à l’exception notable toutefois de Victor-Louis Tapié, Charles-Henri Pouthas et Yves Renouard. Frédéric Mauro signale, en février 1955, Le Temps de l’histoire dans le Bulletin de (...)
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L’histoire, une passion nouvelle, Magazine littéraire, 1977
29 janvier 2017, par Guillaume Gros
Dans le cadre d’un dossier consacré à "la nouvelle histoire", le Magazine littéraire, en avril 1977, organise une table ronde sur le thème "L’histoire, une passion nouvelle", avec Philippe Ariès, Michel de Certeau, Jacques le Goff, Emmanuel le Roy Ladurie, Paul Veyne (Propos recueillis par Raymond Bellour et Philippe Venault, n° 123, p. 10-23.).
Présentation du dossier par le Magazine littéraire
« L’histoire partout, sur tout, pour tous... On croyait que les sciences humaines, (...)
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Jacques Le Goff, "La Nouvelle histoire"
31 décembre 2016, par Guillaume Gros
Jacques Le Goff, "Une science en marche, une science dans l’enfance", La Nouvelle Histoire, Retz-CEPL, 1978. Réédition chez Complexes, 1988. Face à l’élargissement des territoires de l’histoire au début des années soixante-dix, les historiens éprouvent le besoin de réfléchir à leurs pratiques et à leurs méthodes dans le sillage tracé par les Annales. Le médiéviste Jacques Le Goff, héritier de Fernand Braudel à l’École des hautes études en sciences sociales, contribue à impulser une (...)
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François Hartog, "Croire en l’histoire", Flammarion, 2013
27 janvier 2014, par Guillaume Gros
Compte rendu de Guillaume Gros paru dans la revue Cahier d’histoire immédiate, n° 43, octobre 2013, (p. 236-239). Dans la continuité de Régimes d’historicité (Seuil, 2003), François Hartog prolonge la réflexion de Philippe Ariès sur Le Temps de l’Histoire (1954).
François Hartog, Croire en l’histoire, Flammarion, 2013, 309 p.
"Face à l’accélération de l’histoire, à l’instantanéité et le simultané du flux continu d’informations qui circulent notamment sur internet, « l’historien (...)
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E. Laurentin, A quoi sert l’histoire aujourd’hui ?
30 avril 2012, par Guillaume Gros
A quoi sert l’histoire aujourd’hui ?, sous la dir. d’Emmanuel LAURENTIN, Bayard, La Fabrique de l’histoire, 2010, 174 p. .
De l’hommage à Guy Môquet au tout début du quinquennat de Nicolas Sarkozy au débat récent sur l’intervention des députés dans la judiciarisation du génocide arménien, l’histoire et les historiens sont régulièrement soumis aux injonctions du présent, ce « présentisme », décrit par François Hartog dans Régimes d’historicité (Seuil, 2003) ou dans Croire en l’histoire (...)
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Pierre Nora, Ariès et l’ego-histoire
14 janvier 2012, par Guillaume Gros
Dans "L’ego-histoire est-elle possible ?", publié en 2011, Pierre Nora revient sur le rôle pionnier de Philippe Ariès sur lequel il rédigea, en 1978, un rapport très favorable à sa candidature sur un poste de directeur d’études à l’EHESS.
Éditeur et historien, Pierre Nora est un médiateur de la vie intellectuelle française depuis une quarantaine d’années. Dans la foulée de la biographie que lui a consacrée François Dosse Pierre Nora, Homo historicus (Perrin, 2011), l’historien a (...)
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"Le style de l’histoire", M. Foucault, A. Farge (1984)
13 décembre 2011, par Guillaume Gros
Arlette Farge, Michel Foucault, "Le style de l’histoire", Le Matin de Paris, 21 février 1984, n°2168. Entretiens avec F. Dumont et J.-P. Iommi-Amunategui. Après la mort de Philippe Ariès, le 8 février, Michel Foucault et Arlette Farge lui rendent hommage dans un entretien avec deux journalistes du Matin de Paris. Sur le point de faire paraître les tomes 2 et 3 de l’Histoire de la sexualité, Michel Foucault (1926-1984) rappelle la dette qu’il a envers Philippe Ariès comme il l’a fait (...)